Pieter Brueghel le Jeune,
vers 1564 - 1637/38 Anvers, successeur du
L'ADVOCAT DES PAYSANS
Huile sur toile.
56 x 93 cm.
En bas à gauche avec mention posthume "P.BREVGHEL 16.
Dans un format horizontal accentué, semblable à une scène de théâtre, le peintre a documenté ici, dans une critique impitoyable, une image ironique des conditions sociales de son époque. L'intérieur de ce cabinet d'avocat présente dès le premier coup d'œil un désordre total, dont l'observateur ne saisit que lentement le contexte de l'image. Les personnages attendent, serrés les uns contre les autres, devant une longue table derrière laquelle l'avocat, coiffé d'un béret noir, est plongé dans un document. Des montagnes de documents sont éparpillées sur des tables, des étagères murales et même sur le sol, et l'on peut imaginer que les décisions de l'avocat sont également déterminées par ce désordre. Un jeune huissier à l'arrière-plan s'enfonce derrière un amas de dossiers. Les citoyens ou les paysans, tels des quémandeurs, ont apporté les honoraires de l'avocat sous forme de paniers garnis et d'œufs. L'un d'eux tient dans ses bras un poulet égorgé. En revanche, un homme à gauche de l'image, dépourvu de tels dons, a l'air anxieux et préoccupé par les chances d'issue de sa requête. Plus de 80 versions de ce thème ont été recensées, dont une vingtaine signées par Pieter Brueghel. Cela prouve à quel point cette représentation d'un "avocat paysan" était populaire, comparable tout au plus au "piège à oiseaux" en ce qui concerne la fréquence des répétitions. Les tableaux signés se situent entre 1615 et 1622, leur contenu est à chaque fois presque identique, avec seulement de petites modifications dans les écrits ou dans les détails de la décoration murale. Selon Ertz, l'idée du tableau, et donc la critique de l'époque qui y est associée, remonte déjà à un modèle français du XVIe siècle, ce qui signifie que les conditions sociales n'avaient guère changé. Le tableau proposé ici est un travail de suivi.
Littérature de comparaison :
Dr Klaus Ertz, Pieter Brueghel le Jeune (1564-1637/38). Die Gemälde mit kritischer Oeuvrekatalog, Lingen, 1988/2000, t. I, p. 501, cat. n° 489, où est représentée la première version datée connue. (1411631) (11)
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