Dimensions : 35,9 x 42,2 cm
Signé, daté et inscrit au verso : 'UNTITLED (ZAIN) | 2014 | P.U.'
Biographie
Piotr Uklański fait partie de ces peintres dont les débuts artistiques sont tombés au moment de la transformation turbulente de la fin des années 1980 et du milieu des années 1990. Autrefois considéré comme un rebelle artistique, il figure aujourd'hui sans l'ombre d'un doute au panthéon des artistes polonais ayant une position forte dans l'environnement. Il continue avec constance et courage à aborder des sujets interdits ou gênants pour beaucoup. Avec son art, il tente d'interagir avec les questions sociopolitiques actuelles, en recourant à différents médias artistiques, notamment la photographie, l'installation, la performance ou la peinture.
En 1991, après avoir obtenu son diplôme de l'Académie des beaux-arts de Varsovie, il s'est rendu à New York, où il a travaillé comme photographe. Il vit et travaille à New York. Uklański utilise différents médias, de la photographie à l'installation en passant par la vidéo et la performance. Il joue un jeu ironique et critique avec le charme séduisant des stéréotypes de la culture populaire et des clichés visuels. L'artiste fait des domaines dégradés de la culture populaire le matériau de ses œuvres, dont il montre l'incontestable magie. Ses œuvres parlent autant de la joie spontanée de la beauté que du sentiment de culpabilité qui naît lorsqu'on en fait l'expérience. Uklański trouve la beauté dans des choses banales et connues, dans des endroits oubliés ou là où elle apparaît de manière tout à fait inattendue, impliquant le public dans des situations créées pour créer une "bonne" humeur, qui évoque des sentiments de nostalgie et de sentiment. La "spécialité" d'Uklański est la transposition dans le temps et l'espace de divers phénomènes esthétiques. L'œuvre de 1996 intitulée DANCE FLOOR (plancher de danse) est un plancher "cité" d'une boîte de nuit, vibrant de lumières au rythme d'une musique de danse. Installée à l'intérieur de la galerie, elle devient un élément incontournable pour les visiteurs. Ils sont confrontés à un espace dont l'atmosphère rappelle celle d'une discothèque, mais leur frustration peut être causée par le fait qu'ils ne peuvent pas se laisser aller à cette ambiance. L'œuvre est également un dialogue avec la sculpture minimaliste traditionnelle. En 1999, Uklański, invité par la galerie Foksal, a réalisé une mosaïque sur un pilier à l'entrée du grand magasin "Smyk", dans le centre de Varsovie, à partir d'assiettes en porcelaine, déchets de production des usines de Ćmielów et de Pruszków. L'œuvre a été inspirée par le voyage de l'artiste en Pologne, au cours duquel il a remarqué des maisons décorées de miroirs et de morceaux de céramique de table. L'artiste a repris la manière kitsch de décorer l'architecture provinciale et a utilisé cette méthode dans un contexte social et esthétique différent, changeant l'échelle de la réalisation en monumentale et la basse culture en haute culture. L'exposition NAZIIŚCI d'Uklański, présentée en novembre 2000 au Zachęta de Varsovie, s'est soldée par un scandale : plusieurs œuvres ont été détruites et l'exposition a été fermée. Elle présentait une série de 164 photographies en couleur montrant des acteurs étrangers et polonais connus jouant des personnages nazis dans des films. Utilisant un outil typique de la culture de masse, l'artiste a juxtaposé des images cinématographiques du "méchant Allemand" qui habitent l'imaginaire collectif du spectateur. Les photographies représentent des hommes beaux et élégants, des durs à cuire cinématographiques qui séduisent le spectateur par leur image attrayante, brouillant ainsi la vérité sur le nazisme. L'artiste lui-même commente cette œuvre : "Le portrait du nazi dans la culture de masse est l'exemple le plus frappant de la distorsion de la vérité sur l'histoire, sur les gens. Il est d'autant plus important pour moi qu'il s'agit de la principale source d'information sur cette époque, la seule pour beaucoup. Pendant l'exposition, le célèbre acteur Daniel Olbrychski est entré dans la galerie avec un sabre et, en présence d'une équipe de télévision prévue à l'avance, a découpé plusieurs photos, protestant ainsi contre l'utilisation par l'artiste de l'image de son film. Le ministre de la culture n'a pas accepté de rouvrir l'exposition.
